La campagne présidentielle vue par… Yanik Dumont Baron, correspondant de Radio-Canada aux USA

03.10.2016

«Vous êtes chanceux, vous à Washington… C'est comme être au cinéma votre affaire!» Il m’aura fallu quelques secondes pour comprendre de quoi parlait ce collègue chevronné. Du cinéma, la course à la présidence, édition 2016? Plutôt une espèce de série de télé-réalité, vous ne trouvez pas?

Elle a ses méchants, ses surprises. Et avouez que vous ne pouvez pas vous empêcher de regarder. Donald Trump a été comparé à un raciste, un bouffon en mal de publicité, trop revanchard pour s’asseoir dans le Bureau ovale. Mais le républicain a aussi un bon flair pour sentir l’humeur d’une partie des Américains… et il a le sens du spectacle.

Son opposante démocrate l’admet volontiers; elle n'est pas aussi à l’aise devant les foules et les micros. Hillary Clinton possède le CV, les relations, la volonté. Ses partisans semblent animés par cet espoir que leur cause est juste. Leur campagne est prudente, disciplinée. Loin du mélodrame et des tensions qui animent le camp républicain.

Deux candidats si différents, traités de manières bien distinctes par la presse américaine. Le passé de Trump est lourd de manœuvres douteuses, ses discours pleins de demi-vérités et de faussetés… Mais c'est Clinton qui est accusée d'avoir caché, triché et menti, c'est elle à qui l’on prête de mauvaises intentions.

Ce sont les acteurs principaux qui rendent cette course fascinante. Bien plus que leurs positions politiques. Deux des politiciens les plus détestés, les plus controversées. Deux personnages qui écrivent ensemble les prochains épisodes de cette télé-réalité. Une drôle de saga qu’on suivra jusqu’au bout malgré nous… Parce qu’on a hâte de savoir comment ça se termine.


Par Yanik Dumont Baron, correspondant de Radio-Canada aux États-Unis