Les 25 ans de « Passe-moi les jumelles », l’émission d'évasion visionnaire de la RTS

12.11.2018

Il y a 25 ans, un ovni télévisuel faisait son apparition sur les écrans de la Télévision Suisse Romande (aujourd’hui RTS) : Passe-moi les jumelles (Paju). Une émission qui fait la part belle à la nature, en particulier la montagne. Les valeurs de leurs créateurs – une place redonnée à la lenteur et au silence – n’étaient alors pas à la mode, un quart de siècle plus tôt...

C’était un autre temps. Le journaliste Benoît Aymon, figure emblématique de Passe-moi les jumelles, sourit en se rappelant comment tout a commencé : une rencontre avec le directeur des programmes de l’époque, une discussion, une poignée de main et les choses pouvaient se mettre en place. Mais le plus étonnant réside peut-être dans les objectifs : l’émission se voulait volontairement à contre-courant en bannissant vitesse et performance.

A cet égard, Paju prenait le contre-pied de certaines émissions d’envergure telles que Ushuaia. Bien vu de la part de ces visionnaires : aujourd’hui PAJU fête ses 25 ans et de mensuel, le rendez-vous est passé à hebdomadaire, tous les vendredis en prime-time sur RTS Un.

Image et lenteur

Paju, c’est d’abord une image, qui rime avec paysage. Celui-ci est littéralement «photographié», bien que filmé, mais avec cette lenteur et cette simplicité qui sont la patte Paju. L’émission s’est toujours vu octroyer du temps et des ressources. Travailler pour Paju représente en ce sens un défi, comme un examen de passage, pour les métiers de la télévision à la RTS. En 25 ans et près de 800 reportages, c’est au moins une septantaine de journalistes et réalisateurs qui ont mis leurs talents au service de Paju.





L’émission fait la part belle à la montagne, mais l’ingrédient principal, ce sont bien les hommes et les femmes qui confient leur amour de la nature. On pense bien sûr à l’alpiniste Erhard Loretan plusieurs fois été à l’honneur dans l’émission et qui a partagé sa philosophie de vie dans la montagne. Jusqu’à sa mort et au portrait, Erhard Loretan, respirer l’odeur du ciel, unanimement salué par le public et les professionnels.

Mais à un niveau moins «stratosphérique», Paju met en lumière des personnages qui vivent leur passion en faisant des pas de côté : «L’émission dont vous pouvez être le héros.»

Nicolas Bastard (RTS)