Deux mille messages par mois : Bruno Denaes, le médiateur des antennes de Radio France, ne chôme pas et son nouveau site, en ligne depuis fin avril, en témoigne ! Le médiateur de Radio France, contrairement à certains de ses confrères francophones, n’a pas de fonction juridique. Il est l’interface entre les auditeurs et ceux qui «font» l’antenne. A ce titre, il est un parfait baromètre des humeurs !
Quels changements sur le site du médiateur ?
Il est d'un accès beaucoup plus simple et direct qu’auparavant. Dès la page d’accueil, les auditeurs peuvent déposer leurs questions ou réflexions, accéder aux réponses fournies à l’antenne ou se renseigner sur le fonctionnement et les coulisses de la radio. Certains messages font l’objet de réponses directes sur le site, d’autres sont traités lors des «Rendez-vous du médiateur» sur les ondes de France Info, France Culture ou France Inter.
Quels sont les thèmes qui reviennent le plus souvent ?
Cela dépend de l’actualité, mais tout ce qui touche aux choix éditoriaux et à… l’humour est très sensible. La théorie du complot (on nous ment… on nous cache tout) a malheureusement des adeptes parmi les auditeurs. Il faut redresser la vérité, expliquer le travail des journalistes, des producteurs, mettre en perspective l’équilibre du traitement de l’information sur la durée…
Je conçois mon rôle comme celui d’un pédagogue, car beaucoup de questions d’ordre éditorial viennent d’une méconnaissance des mécanismes de fabrication des émissions et des journaux. Les auditeurs sont aussi très sensibles à la qualité de la langue et de la grammaire. Leurs remarques alimentent la lettre hebdomadaire que j’adresse aux responsables. Il faut aussi savoir reconnaître les erreurs.
Votre rôle est-il susceptible d’évoluer ?
Il a déjà évolué à travers les réseaux sociaux (Facebook, Twitter, etc.). Et j’aimerais que, au sein des MFP, les médiateurs puissent échanger régulièrement leurs expériences pour répondre toujours mieux aux attentes des auditeurs.
Propos recueillis par Annette Ardisson (Radio France)
Photo : Christophe Abramowitz.